Communiqué de presse d’Act Up Sud-ouest, 1er décembre 2015
Nos droits et nos moyens régressent !
Seul le sida progresse !!
« Les multithérapies permettent aujourd’hui à la plupart des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), en particulier lorsque la prise en charge a été initiée tôt, de retrouver ou conserver un bon état de santé, de ramener le risque de décès à des niveaux proches de celui des personnes séronégatives, de réduire le risque de complications lié à l’infection et ceci à long terme. Si le traitement antirétroviral a un bénéfice indéniable sur l’état immunitaire, il ne permet pas pour autant de résoudre toutes les difficultés auxquelles sont confrontées les PVVIH : problèmes de revenus, d’emploi, de logement, de relation avec les autres, de révélation du statut sérologique ou de vie affective et sexuelle.
La prise en charge doit dépasser les seuls aspects biomédicaux pour prendre en compte l’individu dans sa globalité, plus encore qu’avant compte tenu de l’évolution des caractéristiques des PVVIH. La santé «globale», qui implique le retour à une vie professionnelle, sociale, affective, et des capacités de se projeter dans l’avenir doit rester l’objectif commun de tous les acteurs médicaux, sanitaires ou associatifs ».
Ces recommandations des experts sur la prise en charge des personnes vivant avec le VIH concernent le chapitre des conditions de vie et datent de 2013. A la lecture de leurs contenus et en analysant et comparant, année après année, avec la réalité leurs applications dans la vraie vie des PVVIH nous constatons que nos droits et l’accès aux soins régressent ainsi que les moyens alloués aux associations de lutte contre le sida.
Alors que la file active des PVVIH augmente (diminution de la mortalité dû au sida mais 6000 nouvelles contaminations chaque année), les gouvernements successifs (Fillon sous la présidence de Sarkozy, Ayraut et Valls sous celle de Hollande) ne cessent d’appliquer des mesures de politiques d’austérité qui réduisent les recettes de l’Etat au profit du Medef et des grosses entreprises et imposent des mesures de restriction budgétaire aux différents ministères et à l’ensemble des collectivités territoriales. Ces politique d’austérité touchent divers pan de la société et ont pour conséquence de durcir les conditions d’accès des personnes à différents droits et/ou d’en réduire les montants et/ou les actes (AAH, PCH, CAF, CPAM). Certaines de ces politiques s’attaquent à des personnes les plus vulnérables comme en imposant le refus de soins pour les étrangers malades. Au final, c’est l’ensemble des services publics qui sont, au fur et à mesure, mis à mal. Pour notre système de santé, c’est la sécurité sociale et ces valeurs de solidarité qui sont attaqués. Pour l’année 2016, le gouvernement VALLS a fixé un Objectif National des Dépenses de l’Assurance Maladie à 1,75 (le plus bas depuis sa création) et va imposer des économies de :
25 milliards sur la protection sociale (santé, retraite, famille, vieillesse, minima sociaux..)
11 milliards rien que sur la santé
3 milliards d’ici 2017 sur les hôpitaux publics et va engendrer 20 000 suppressions de postes par an au sein de l’hôpital public.
Ces mesures d’économies ont déjà pour conséquences une dégradation de la qualité de vie de la population en général et plus encore pour les personnes atteintes de maladies chroniques comme le sida et mettent en danger les associations de soutien qui réduisent leurs activités qu’elles fournissent aux malades quand elles ne ferment pas tout simplement.
Sous couvert de « beaux discours » et d’idéologie autour de la démocratie sanitaire, le président Hollande et le gouvernement VALLS, soutenues par leur majorité parlementaire, appliquent des politiques d’austérité où nos droits et nos moyens régressent et où seul le sida progresse !!!!