Voici l’article publié dans la Dépêche du Midi, le samedi 2 décembre 2017 :
Dans le cadre de la journée mondiale de Lutte contre le sida, le centre d’information et de dépistage des infections sexuellement transmissibles et l’association Relais VIH ont organisé, hier, une opération de sensibilisation dans le hall de l’hôpital de Rodez.
Le sida ne fait plus peur. Ou moins. C’est vrai en Aveyron, comme partout ailleurs en France. «Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas connu l’épidémie des années 80-90», explique le docteur Bruno Guérin. «Dans leur inconscient, le VIH n’apparaît plus comme une maladie mortelle». On ne constate, en effet, pratiquement plus de décès directement liés au virus. «Et heureusement !», se réjouit le chef du service des maladies infectieuses au centre hospitalier de Rodez. «Les trithérapies marchent. Et l’âge moyen des personnes qui vivent aujourd’hui avec cette pathologie se situe autour de 50 ans. J’ai d’ailleurs, en Aveyron, un patient qui a passé le cap des 80 ans».
Les traitements médicaux toutefois, s’ils constituent un véritable espoir pour les malades, ne traitent pas tous les aspects de cette infection sexuellement transmissible. «Le VIH reste une maladie lourde, qui peut être source de complications… La qualité de vie n’est pas la même non plus. Quand on se sait contagieux pour les autres, l’impact sur le quotidien, les relations affectives et sexuelles, n’est pas négligeable». Et le regard que la société porte sur cette maladie «un peu particulière» pèse encore aujourd’hui. «On peut dire, au boulot, qu’on a un cancer ou un diabète. Mais les réactions seront différentes, si on annonce qu’on a le sida, la connotation est plus lourde et il faudra alors faire face à un jugement moral», constate le docteur Bruno Guérin, qui traite un peu plus de 180 patients au sein du CeGIDD – centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles.
Des chiffres qui continuent d’augmenter parce que les malades vivent plus longtemps, mais aussi parce que le nombre de primo-infections ne recule pas. «Il y a toujours autant de contaminations, y compris dans notre département rural. Les pratiques à risque se multiplient et les gens se protègent moins. Les spots télé ou radio, les grands affichages sur l’usage du préservatif, n’existent plus. On a par contre des campagnes d’informations sur les drogues, le dépistage… Mais ce n’est pas suffisant», regrette le médecin, qui compte sur les permanences d’informations, comme celle organisée hier au centre hospitalier Pierre-Puel, avec le relais VIH, pour diffuser un message de prévention.
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