Interview avec Morgane Bomsel, Directrice de recherche au CNRS, Institut Cochin, Paris.
« Comme il s’agit d’une transmission sexuelle passant par les muqueuses, il paraît censé de stopper le virus à ce niveau avant qu’il gagne le sang, où le contrôler est difficile. C’est possible :
1. Il existe un système immunitaire spécifique aux muqueuses qui fait intervenir des immunoglobulines A (IgA) produites localement par des lymphocytes B.
2. Dans une population de femmes non infectées ayant des rapports non protégés, une étude des années 1990 a observé qu’environ 1 % des participantes restaient séronégatives.
Toutes avaient dans leurs sécrétions génitales un taux élevé d’IgA capables d’inhiber l’infection des cellules in vitro en ciblant spécifiquement Gp41 (une autre protéine de surface du virus). Cette dernière est la plus stable des protéines d’enveloppe, ne variant que très peu d’une souche de VIH à l’autre et donc plus susceptible que GP120 d’induire une protection ample. Notre vaccin, armé d’un vecteur original très puissant, s’administre par voies intramusculaire et nasale combinées et mime la protection observée chez les femmes résistantes. »
https://www.parismatch.com/Actu/Sante/Vaccin-contre-le-VIH-la-piste-des-muqueuses-1704618