Mesures du gouvernement dans la lutte contre le VIH

L’information du Ministère des Solidarités et de la Santé à l’occasion du 1er décembre, sur les actions concrètes qui ont été menées :

- Expérimenter à partir du 1er décembre 4 centres de santé sexuelle
Le Kiosque Info Sida Toxicomanie à Paris, ainsi que 3 autres centres situés à Lyon (Le Griffon), à Marseille (Le Spot Longchamp) et à Montpellier (Le Spot) vont développer une offre en santé sexuelle basée et un accès facilité au dépistage et au traitement, afin de toucher en priorité les personnes les plus exposées au VIH, aux hépatites virales et aux IST, et éloignées du soin conventionnel.
L’expérimentation de ces Centres de Santé Sexuelle dits d’Approche Communautaire (CSSAC) s’appuie sur de nouveaux modes d’organisations, inspirés de la réussite du modèle anglo-saxon.
La nouveauté de cette approche consiste à offrir des parcours basés sur le principe du « Tester et Traiter », c’est-à-dire un dépistage et un traitement si nécessaire, dans un seul lieu et dans un temps court.
Les centres proposeront également la possibilité de prescription et de suivi de traitement pré-exposition et post-exposition, une vaccination contre les hépatites A et B et le papillomavirus selon les recommandations du calendrier vaccinal et une offre de consultations spécialisées selon les besoins des consultants (addictologie, gynécologie, psychologie, sexologie, assistance sociale).
C’est une innovation en matière d’approche de la santé sexuelle qui doit permettre de réduire le nombre de personnes ignorant leur séropositivité, et donc les nouvelles contaminations.

- Diversifier et renforcer l’accès pour toutes et tous au dépistage en élargissant ces compétences à de nouveaux professionnels de santé
Connaître son statut sérologique doit rester l’objectif majeur de notre politique de santé publique. Chacune et chacun d’entre nous doit prendre conscience que se faire dépister, c’est aussi accéder au traitement le plus précocement possible, c’est gagner du temps, c’est préserver sa santé et celle des autres, c’est vivre pleinement sa vie sexuelle et affective.
Pour cela, l’accès au dépistage des IST sera renforcé en permettant aux infirmiers et aux sages-femmes de pouvoir les prescrire dans le cadre d’un protocole de coopération avec les médecins.
Cette évolution va être déployée dans le cadre de protocoles de coopération dès qu’ils seront validées par la Haute Autorité de Santé au premier semestre 2021.

- Promouvoir les traitements comme outils de prévention, faciliter leur accès et leur appropriation
L’effet préventif des traitements anti rétroviraux est encore trop peu connu.
S’agissant de la « prophylaxie pré-exposition au VIH », plus simplement appelée PrEP, la France a fait figure de pionnière. Elle a en effet été le premier pays européen à autoriser la PrEP et à la prendre en charge financièrement à 100 %.
Il y a un peu plus de 30 000 personnes sous PrEP en France en juin 2020. Cependant, les chiffres récents montrent un infléchissement de la dynamique de diffusion de la PrEP du fait de la crise sanitaire.
L’utilisation de la PrEP s’inscrit pleinement dans une stratégie de prévention diversifiée. Cependant, elle reste encore trop peu accessible, et les professionnels comme les acteurs de terrains mettent en avant les freins à son accès, notamment liés à la nécessité d’une première prescription en secteur hospitalier.
Ces modalités de prescription doivent donc évoluer pour que tous les médecins, en ville comme à l’hôpital, puissent prescrire et initier la PrEP. C’est l’assurance d’un maillage territorial efficace, d’une plus grande diffusion auprès des professionnels de santé d’une approche en santé sexuelle globale.
Pour cela, le Conseil d’État a été saisi d’un projet de décret permettant la primo-prescription de la PrEP par les médecins de ville, et qui devrait la rendre effective dès le début d’année 2021.

- Accompagner mieux les plus fragiles en développant des appartements de coordination thérapeutique intervenant sur le lieu de vie de la personne
Les appartements de coordination thérapeutiques (ACT) accompagnent aujourd’hui pour leur santé, leurs démarches et leur parcours d’insertion, des personnes souffrant de maladies chroniques dont le VIH et présentant une situation de fragilité sociale et psychologique nécessitant un suivi médical.
Cet accompagnement médical et psycho social s’exerce aujourd’hui exclusivement au sein d’un hébergement temporaire proposé par l’ACT.
Dans le cadre du Ségur de la santé, pour promouvoir la lutte contre les inégalités de santé, 10 millions d’euros ont été réservés pour renforcer la place des ACT dans l’accompagnement des personnes malades les plus vulnérables, en leur permettant de développer leur accompagnement sur le lieu de vie de la personne, quel qu’il soit.
Cette démarche d’« aller vers » doit permettre de renforcer l’accès aux soins et à un accompagnement global pour les personnes les plus éloignées du système de santé.