Mettre fin à l’épidémie de VIH/sida aux Etats unis

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi 5 février 2019 lors de son discours annuel devant le Congrès vouloir mettre fin à l’épidémie de VIH / sida aux États-Unis dans la prochaine décennie. Le but est de réduire le nombre des nouvelles infections de 75% en cinq ans et de 90% en dix ans. Une campagne ciblée sera mise en place en déployant des groups d’agents de santé communautaires pour renforcer la prévention, et en particulier la Prep , le dépistage précoce et la mise sous traitement des personnes concernées pour bénéficier de l’effet Tasp .

Grâce à l’importance et l’efficacité de la prévention biomédicale, la fin de l’épidémie est devenue envisageable, mais seulement si la volonté politique se traduit en actions concrètes.

Pourtant , le nombre de nouvelles infections n’a pas diminué au cours des dernières années, avec environ 40 000 nouveaux diagnostics par an. On estime que 165 000 Américains ignorent qu’ils ont été contaminés.

Comme dans la plupart des autres pays occidentaux, l’épidémie est concentrée dans des populations particulièrement exposées : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ( HSH ), les Afro-Américains et les populations autochtones d’Amérique et d’Alaska.

L’IAS (International Aids Society) «applaudit cet engagement» mais reconnaît cependant que cette annonce «est incompatible avec les politiques et les discours qui attaquent les personnes transsexuelles et la communauté LGBTQ, les utilisateurs de drogues injectables, les personnes de couleur, les réfugiés, les travailleuses du sexe et les droits des femmes».

Malgré les discours, le gouvernement américain ne semble en effet pas pouvoir — ou vouloir — mettre au point une politique cohérente de lutte contre le VIH/sida :
Le Conseil présidentiel consultatif sur le VIH et le sida, dont les membres avaient été remerciés en 2017, ne s’est pas réuni du tout en 2018.
En décembre 2018, ce sont des équipes de recherche qui se sont également vu interdire de poursuivre leurs recherches sur.
Le ministère de la Justice a engagé  des poursuites pour empêcher l’ouverture de la première salle de consommation à moindre risque à Philadelphie.
Aux États-Unis, environ la moitié des personnes diagnostiquées n’a pas accès à un traitement anti-VIH, en grande partie parce qu’elles n’ont pas d’assurance et qu’elles ne peuvent pas le payer.

Cette annonce surprise peut faire penser à la décision inattendue de George W. Bush d’appeler en 2003 à la création du Plan d’urgence du président des États-Unis pour lutter contre le sida (PEPFAR), une organisation qui a fourni un traitement contre le VIH à plus 14 millions de personnes dans plus de 50 pays.

Mais l’an dernier, l’administration Trump avait proposé de réduire d’un milliard de dollars le budget du PEPFAR et de 425 millions de dollars celui du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le Congrès avait refusé.

Seul le détail au printemps prochain du montant véritablement consacré à cette politique permettra de savoir s’il s’agissait d’une simple d’annonce sans effets ou d’une révolution.

Source : http://vih.org/20190211/trump-dix-ans-mettre-fin-lepidemie-vihsida/141554?fbclid=IwAR1NMnRPcIhlDDxE4gIQb1Iv3Boib_0e35L-ilHnt-kFlMbzvTjR6vnlo_o