TasP (Treatment as Prevention) ou « traitement antirétroviral comme prévention », signifie qu’une personne séropositive pour le VIH qui a une charge virale indétectable depuis 6 mois sous traitement efficace et qui est observante de son traitement et du suivi médical ne transmet plus le virus.
Après une contamination par le VIH, le virus se multiplie, la quantité de virus dans le sang (charge virale) augmente et peut atteindre des valeurs très élevées. Le traitement antirétroviral bloque le virus et l’empêche de se multiplier. La charge virale baisse alors progressivement en 1 à 6 mois pour atteindre une valeur en dessous du seuil détecté en laboratoire, soit 50 copies par millilitre de sang. On dit alors que la charge virale est indétectable. Ainsi elle devient trop basse pour pouvoir contaminer d’autres personnes en cas d’exposition. Les traitements ARV qui avaient pour objectif initial de traiter et améliorer l’espérance et la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH deviennent un moyen de prévention très efficace.
VIH + Traitement efficace = 0 transmission
INDETECTABLE = INTRANSMISSIBLE
En cas d’arrêt de la prise de médicament, en revanche, la charge virale remonte et la personne risque à nouveau de transmettre le virus.
Les traitements contre le VIH ne protègent pas des autres infections sexuellement transmissibles.
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PrEP – La prophylaxie pré-exposition est un outil préventif qui permet à une personne séronégative exposée au VIH de se protéger en prenant un traitement antirétroviral. Plusieurs études ont ainsi montré l’efficacité du Truvada® (ou de ses génériques), une combinaison de deux molécules capables d’empêcher l’infection des cellules par le VIH. La France est le premier pays d’Europe à en rembourser son usage dans le cadre de la PrEP.
Deux modalités de traitement sont recommandées en France : un traitement continu, avec la prise quotidienne d’un comprimé quotidien ou un traitement « à la demande », avec la prise de quatre comprimés, avant et après un rapport sexuel à risque. Ce schéma n’est pas applicable, pour des raisons physiologiques, aux femmes qui souhaiteraient prendre la PrEP.
De nouvelles molécules et de nouveaux modes d’administration sont à l’essai (injection intramusculaire, implant sous-cutané).
Comment se faire prescrire la PrEP ? Au premier rendez-vous, le médecin examine la pertinence et la faisabilité de la PrEP avec vous. Votre prescription en main, vous avez la possibilité de vous rendre dans toute pharmacie, qu’elle soit locale ou hospitalière. La PrEP s’accompagne nécessairement d’un suivi médical. Ce suivi trimestriel permet d’effectuer un dépistage complet des Infections sexuellement transmissibles (IST, contre lesquelles la PrEP ne protège pas) mais, également, de contrôler la fonction rénale. A ce jour peu d’effets secondaires ont été observés lors des études sur la PrEP.
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TPE (traitement post-exposition)
Si vous avez été exposé à un risque de transmission du VIH, vous pouvez bénéficier d’un traitement d’urgence appelé Traitement Post-Exposition (TPE) ou Prophylaxie Post-Exposition (PPE – PEP en anglais). Il doit être commencé le plus tôt possible, de préférence moins de 4 heures et au plus tard dans les 48 heures, après un risque de transmission du VIH. Ce traitement dure 28 jours. Il est très efficace dès lors qu’il est pris correctement pendant toute sa durée.
Le traitement post-exposition est prescrit en cas d’accident d’exposition au VIH par voie sanguine ou sexuelle (AES) – ce n’est pas le simple fait d’avoir touché une goutte de sang. Un accident d’exposition sanguine se produit en général dans un contexte de soins médicaux et concerne les soignants. Il peut aussi concerner les usagers de drogue par voie intraveineuse (UDVI) lorsqu’il y a partage de matériel d’injection (aiguille, seringue, préparation). Une piqûre avec une seringue abandonnée ou bien un crachat sanglant, une morsure ou une griffure ne constituent pas des AES et ne donnent pas lieu à la délivrance d’un TPE puisque ce ne sont pas des risques de transmission du VIH.
Un accident d’exposition sexuelle peut donner lieu à la prescription d’un TPE s’il s’agit d’une pénétration anale ou vaginale non protégée avec un ou une partenaire porteur ou porteuse du VIH et dont la charge virale n’est pas indétectable ou d’un partenaire qui fait partie d’un groupe à prévalence élevée (HSH – hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, multipartenaires, travailleuses ou travailleurs du sexe, personnes originaires de régions à prévalence du VIH élevée – Afrique, Caraïbes dont Antilles françaises, Amérique du Sud dont Guyane, Asie, ou usagers ou usagères de drogue par voie intraveineuse).
Ne perdez pas de temps!
Pour un maximum d’efficacité le TPE doit être pris dans les 4 premières heures, au plus tard dans les 48 heures. Les services des urgences des hôpitaux vous accueillent 24h/24h pour évaluer le risque avec vous.