Hépatite C : l’éradication, c’est pour quand ?

Guérir l’hépatite C, c’est aujourd’hui scientifiquement une réalité. Mais dans les faits en France, les traitements sont réservés aux patients présentant une forme avancée de la maladie. Alors que se tient la 9e conférence Hépatite à Paris, les associations de patients demandent l’élargissement de la prise en charge. Objectif, parvenir à l’éradication de la maladie !

En France, 300 000 personnes sont touchées par l’hépatite C. « Pour la première fois, les pouvoirs publics rationnent l’accès aux soins, réservant les traitements aux personnes aux stades avancés de la maladie, encadrant strictement les prescriptions », expliquent la Fédération SOS Hépatites.

En effet depuis l’arrivée en 2014 de nouveaux traitements, les antiviraux d’action directe (ADD), près de 90% des patients peuvent être guéris. Aujourd’hui en France, tous ne bénéficient pas de ces médicaments. « Or l’éradication de l’hépatite C est désormais possible et ne dépend que de la volonté des autorités de santé de systématiser le dépistage et traiter tout le monde », précisent les responsables de la conférence.

Certes, la guérison a un coût. Mais elle est de plus en plus certaine, éloignant ainsi le spectre de complications : cirrhose, cancer, greffe hépatique… Il s’agit d’une éradication complète du virus, au point de renouer avec une vie normale. C’est ce qu’explique le Pr Patrick Marcellin, président de la Paris Hepatitis Conference, « ce traitement transforme la vie des patients. Au bout de 15 jours, ils me disent ‘c’est incroyable, je ne me suis jamais senti aussi bien’. Ceux qui n’ont pas une maladie grave du foie doivent également bénéficier de ces traitements sans tarder ».