Conférence internationale sur le sida

VIH : le traitement précoce réduit les transmissions de 96 %

Initier tôt le traitement antirétroviral permet de réduire de 93 % le risque d’infection par le VIH. Une étude internationale menée sur 10 ans vient de le montrer.

Traiter l’infection par le VIH pour prévenir d’autres contaminations, ça marche ! Voilà une nouvelle qui devrait éclairer la Conférence internationale sur le Sida, qui se tient à Durban (Afrique du Sud) du 18 au 22 juillet. Un essai clinique mené dans 9 pays vient de livrer ses résultats définitifs. Ils sont aussi publiés dans le New England Journal of Medicine. Administrés suffisamment tôt, les antirétroviraux permettent d’éviter une transmission du virus.

46 contaminations

Cette étude, nommée HPTN 052, a démarré au cours de l’année 2005. 1 760 couples séro-discordants, c’est-à-dire où un conjoint est séropositif et l’autre non, ont été suivis jusqu’à aujourd’hui. Le traitement antirétroviral a été engagé selon deux protocoles : la moitié des personnes infectées par le VIH a reçu les médicaments dès le diagnostic, alors que leurs lymphocytes étaient préservés ; l’autre moitié a bénéficié du traitement après une légère chute des lymphocytes.

Au cours du suivi, 78 partenaires ont été contaminés par le VIH. 46 cas étaient liés aux relations au sein du couple. 3 seulement appartenaient au groupe où le traitement était initié tôt. Ces résultats montrent donc que les antirétroviraux fournissent une protection fiable et durable contre le virus. En cela, ils pourraient constituer un nouveau volet de l’approche TASP (treatment as prevention), qui consiste à proposer les médicaments aux personnes séropositives en prévention d’une éventuelle transmission.

96 % de transmissions en moins

Les chercheurs ont chiffré le bénéfice apporté par une initiation rapide des antirétroviraux. Par rapport à une prescription retardée, le risque de contamination est réduit de 93 %. En effet, lorsque la réplication du virus dans l’organisme est interrompue, cette transmission n’a plus lieu. Ainsi, les transmissions effectives étaient 96 % moins nombreuses.

« L’étude HPTN 052 confirme le besoin urgent de traiter les personnes infectées par le VIH dès le diagnostic, afin de protéger leur santé et la santé publique », estime Myron Cohen, co-auteur de l’étude, qui salue l’investissement des participants et de ses collègues chercheurs.