Les Hépatites


Une hépatite est une inflammation du foie qui peut être soit aigüe, soit chronique. Cette inflammation entraine une destruction des hépatocytes, qui sont les principales cellules du foie.

Lorsque cette inflammation est récente, on parle d’hépatite aigüe; Lorsqu’elle dépasse une durée de 6 mois, on parle d’hépatite chronique.

Chez certaines personne, l’hépatite ne provoque aucun symptôme, ce qui fait qu’elle passe inaperçue.

Certaines hépatites ne sont pas dues à des virus, mais à une trop forte consommation d’alcool ou à des médicaments.

L’hépatite A


L’hépatite A, c’est quoi ?

L’hépatite A se transmet majoritairement par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des matières fécales qui contiennent du virus. En effet, le virus est retrouvé dans les selles des malades. Une mauvaise hygiène ou des conditions sanitaires défavorables (assainissement des eaux, etc.) favorisent donc la transmission de la maladie.

L’hépatite A peut se transmettre par voie sexuelle, dans des cas précis :

  • Lors de rapports oraux-anaux (que l’on appelle « feuille de rose », « rimming » ou « anulingus »);
  • Lors d’une fellation, surtout si le sexe a préalablement pénétré un anus sans préservatif. Même si le sexe et l’anus sont propres, même si vous prenez la PrEP qui ne protège que du VIH. De plus, ce virus résiste à des températures très élevées.

Comment l’éviter ?

Le vaccin « HAVRIX » coûte un peu plus de 25 euros. Profitez-en pour demander la vaccination contre l’hépatite B, les deux injections pouvant très bien se réaliser en même temps (une dans chaque bras).

Le vaccin contre l’hépatite A n’est pas remboursé par l’assurance maladie (sauf pour les patients ou porteurs d’une maladie chronique active du foie, notamment l’hépatite B et l’hépatite C, ou atteints de mucoviscidose, remboursé à 65 %). L’injection du vaccin est payante, mais remboursée par la Sécurité sociale, lorsqu’elle est effectuée par un médecin (remboursement à 70%) ou une infirmière (remboursement à 60 %). Elle est gratuite dans un établissement public (dispensaire, centre de protection maternelle et infantile, centre de vaccination gratuit).

Si vous avez contracté une hépatite A par le passé, vous êtes immunisé à vie (comme pour la rougeole, la varicelle…). Sauf si c’est dans l’année : dans 15% des cas, une rechute peut survenir dans les douze mois…

Il est possible d’obtenir ces deux vaccins gratuitement dans des Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic d’infections sexuellement transmissibles (Cegidd) ainsi que dans les centres publics de vaccination (pas encore si vous passez par un médecin de ville).

Quels sont les symptômes ?

Ictère, aussi appelé « jaunisse », soit une coloration jaune de la peau ou des muqueuses (bien visible au niveau de l’œil) dans 70% des cas, très forte fatigue, fièvre, céphalées (maux de tête), perte d’appétit, perte de poids, douleur(s) abdominale(s), nausées ou vomissements, diarrhée ou constipation, dépression, hépatomégalie et sensibilité hépatique (douleurs dans le quadrant supérieur droit de l’abdomen), bradycardie (rythme cardiaque trop bas)

Si vous avez contracté une hépatite A, vous ressentirez une forte fatigue pendant une période pouvant aller de 15 jours jusqu’à deux mois (tout effort devient le parcours du combattant), avec les conséquences sociales et professionnelles que cela entraîne.

Dans certains cas, l’hépatite A peut être mortelle

En cas d’hépatite fulminante, la vie du patient est en danger et la transplantation du foie est quasi-systématique. Dans d’autres cas, l’hépatite devient sub-fulminante, c’est-à-dire que vous ne parvenez pas à vous en remettre. La transplantation n’est alors pas aussi urgente mais néanmoins nécessaire.

ATTENTION ! Pour les personnes positives au VIH, la co-infection avec l’hépatite A est plus grave, le vaccin revêt alors et sans réserve un caractère INDISPENSABLE.

L’hépatite B


Dans le monde, plus de 350 millions de personnes sont atteintes d’hépatite virale chronique B. Le VHB est responsable de près d’un million de décès par an.

En France, environ 280 000 personnes souffrent d’hépatite B chronique. La moitié d’entre elles l’ignorent.

Qu’est ce que c’est ?

L’hépatite B est due au virus VHB, découvert en 1967. C’est une infection qui s’attaque au foie et qui a un pouvoir contaminant très fort.

Le virus de VHB peut résister en moyenne 7 jours à l’air libre.  Il est 100 fois plus infectieux que le VIH.

90% des personnes atteintes guérissent seules grâce au système immunitaire qui détruit le virus.

10% des personnes atteintes voient leur hépatite aigüe se transformer en hépatite chronique, et risquent alors des cirrhoses, des cancers du foie…

Comment s’en protéger ?

Le vaccin est le pilier de la prévention contre l’hépatite B. L’organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de vacciner tous les nourrissons contre cette maladie.

Comment se transmet l’hépatite B ?

Le mode de transmission de l’hépatite B est identique à celui du VIH:

  • Sang
  • Sperme
  • Sécrétions vaginales
  • La transmission mère-enfant se fait principalement lors de l’accouchement. Elle est fréquente dans les pays de forte endémie. La transmission du VHB à l’enfant a lieu trois fois sur quatre.
    En France, le dépistage du VHB est obligatoire au 6e mois de grossesse. Si ce dépistage est positif, une sérovaccination de l’enfant est réalisée à la naissance pour prévenir l’infection périnatale. Cette vaccination est d’autant plus nécessaire qu’un enfant infecté par le VHB à la naissance développe une hépatite chronique dans 90 % des cas (contre 5 à 10 % chez l’adulte).
  • Il existe aussi un risque de transmission par des contacts non sexuels avec un porteur du VHB dans une famille ou une collectivité, d’enfants principalement. La contamination se fait le plus souvent par partage d’objets d’hygiène ou par lésions cutanées accidentelles.

Quelles sont les solutions?  

Le traitement  stabilise environ deux-tiers des patients, ce traitement ne fait pas régresser la fibrose et/ou la cirrhose si elles sont installées. Il ne permet pas de guérir l’hépatite B chronique.

On dispose aujourd’hui de deux grands types de médicaments

  • L’interféron pégylé, qui provoque des effets secondaires importants
  • Les antiviraux de nouvelle génération, qui sont plus efficaces et entraînent beaucoup moins de problèmes de résistance et d’échec thérapeutique

Le traitement de l’hépatite B chronique est un traitement de longue durée (au moins un an).

VHC/hépatite C


En France métropolitaine : en 2016, on estime que 193 000 personnes sont atteintes d’une hépatite C chronique. Une proportion encore importante (1 personne sur 3) ne connaît pas sa séropositivité vis-à-vis du VHC. Avec les traitements les plus récents, 99% des patients guérissent (en 8 à 16 semaines)

Dans le Monde : selon l’Organisation Mondiale de la Santé, en 2012 :

  • 170 millions de personnes sont touchées par le VHC dans le monde ;
  • Environ 150 millions d’entre elles sont infectées chroniquement par le virus de l’hépatite C ;
  • Plus de 350 000 individus meurent chaque année de pathologies hépatiques liées à l’hépatite C ;
  • 3 à 4 millions de personnes infectées chaque année.

Qu’est-ce que l’hépatite C ?

C’est une infection du foie causée par le virus de l’hépatite C (VHC). Avec le temps, la maladie provoque enflure et lésions au foie.

Comment se transmet le VHC ?

La transmission du VHC se fait essentiellement par le sang ou par des liquides organiques contenant du sang d’une personne infectée par le VHC.

Vous pouvez contracter l’infection en partageant des objets souillés de sang infecté :

  • des aiguilles utilisées pour s’injecter des drogues, ou pour des tatouages ou percings,
  • des ciseaux, rasoirs, brosses à dents,
  • tout autre équipement utilisé pour injecter ou renifler des drogues,

Vous pouvez contracter l’infection lors de rapports sexuels non protégés ;

La transmission de la mère à l’enfant est faible (moins de 3%) mais elle augmente si la mère est co-infectée par le VIH.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes sont souvent minimes et parfois absents bien que le virus soit présent dans l’organisme.

Certaines personnes sont malades pendant  quelque temps : jaunisse, fatigue, vomissements, nausées, perte d’appétit, petite fièvre, douleurs articulaires, douleurs abdominales, dans les six mois après l’infection. La plupart des gens se rétablissent de ces symptômes en quelques semaines.

Toutefois, l’absence de symptôme ne signifie pas l’absence du virus et le risque d’évolution vers des troubles importants du foie : cirrhose, cancer.

Les traitements

L’hépatite C ne nécessite pas toujours un traitement puisque chez certaines personnes, la réponse immunitaire éliminera l’infection et certaines personnes porteuses d’une infection chronique ne développent pas de lésion hépatique. Lorsque le traitement est nécessaire, l’objectif est la guérison. Le taux de guérison dépend de plusieurs facteurs, y compris de la souche du virus et du type de traitement donné. La norme des soins pour l’hépatite C évolue rapidement.

Jusqu’ à récemment, le traitement était basé sur le traitement à l’interféron et à la ribavirine, qui nécessitait des injections hebdomadaires pendant 48 semaines, guérissait environ la moitié des patients, mais provoquait des réactions indésirables fréquentes pouvant parfois engager le pronostic vital. Depuis peu, de nouveaux médicaments antiviraux ont été mis au point.

Ces principes actifs, appelés agents antiviraux directs (DAA), sont bien plus efficaces, plus sûrs et mieux tolérés que les traitements plus anciens. Un traitement avec ces médicaments permet de guérir la plupart des personnes infectées par le VHC; il est plus court (12 semaines en général) et plus sûr. Bien que le coût de production de ces agents antiviraux soit faible, les prix initiaux fixés par les fabricants sont très élevés et rendront l’accès à ces médicaments difficile même dans les pays à revenu élevé.

Il reste beaucoup à faire pour que ces progrès conduisent à un plus large accès au traitement dans le monde entier.

Vous contribuerez à maintenir votre foie en bonne santé  en :

  • maintenant un style de vie sain, en vous alimentant de façon équilibrée, en faisant régulièrement de l’exercice et en vous reposant normalement ;
  • évitant la consommation de substances nuisibles pour le foie, telles que l’alcool, les drogues à usage récréatif, le tabac et certains médicaments ;
  • en surveillant la santé de votre foie avec votre médecin, par des examens sanguins réguliers, échographies et biopsie si nécessaire.

Co-infection VHC/VIH

Certaines études révèlent que les personnes co-infectées peuvent développer plus rapidement les complications liées au sida.

Elles démontrent aussi que les personnes co-infectées peuvent développer une cirrhose plus rapidement et peuvent répondre différemment aux médicaments utilisés pour le traitement du VIH/SIDA.

La co-infection complique le traitement des deux infections puisque un grand nombre de médicaments  utilisés pour traiter le VIH endommage le foie.

C’est pourquoi les personnes porteuses à la fois du VIH et du VHC ne reçoivent pas nécessairement de traitement pour les deux infections  en même temps. Le moment auquel elles sont traitées  et les médicaments qu’elles doivent prendre dépendent de la sévérité de chaque infection et des lésions au niveau du foie.