VIH : bientôt la fin du traitement quotidien pour les séropositifs ?

source: https://theconversation.com/

La plupart des personnes séropositives pour le VIH en France prennent, à vie, un traitement quotidien. Mais la possibilité d’alléger bientôt cette contrainte se profile pour les patients sous trithérapie, soit plus de 100 000 personnes. Un essai d’envergure a démarré au mois de septembre afin de confirmer, dans la continuité d’un essai de taille plus modeste, que les patients peuvent sauter plusieurs jours de traitement dans la semaine sans risque pour leur santé.

En France, quelque 300 patients sont déjà passés à un mode de traitement dit « par intermittence en cycles courts ». Depuis des années, ils prennent leurs médicaments quatre jours par semaine, au lieu des sept jours prévus dans le protocole officiel. Et ils s’en portent bien.

Le nouvel essai, baptisé Quatuor, a été lancé par l’ANRS, l’Agence française de recherches sur le VIH/sida et les hépatites virales. Il vise à montrer qu’il y a un bénéfice pour le patient à ne prendre sa trithérapie que quatre jours sur sept, comparé aux sept jours sur sept en vigueur. 640 volontaires sont en cours de recrutement dans les 65 centres hospitaliers publics impliqués en France, Caraïbes comprises. Le Dr Pierre de Truchis, infectiologue à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), est l’investigateur principal de cet essai.

On peut supposer, cependant, que des médecins n’attendront pas les résultats de cette étude pour proposer à certains de leurs patients de supprimer trois jours de médication par semaine. Les recommandations de prescription publiées au mois de mai 2017 pour la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH, sous l’égide du Conseil national du sida et des hépatites (CNS) et de l’ANRS, vont en effet dans ce sens. « Au cas par cas, dans des conditions similaires à celles des études réalisées, une stratégie de prise discontinue, quatre ou cinq jours sur sept peut être envisagée », indiquent – prudemment – les experts. Il convient de souligner qu’un tel changement implique un suivi médical rigoureux, avec des examens biologiques rapprochés.

Quinze années de recul pour le traitement quatre jours sur sept

On dispose maintenant de quinze années de recul concernant la sécurité d’un traitement d’entretien allégé par prise intermittente. La principale expérimentation est menée depuis 2003 dans le cadre d’un protocole baptisé Iccarre, acronyme pour « intermittents en cycles courts, les anti-rétroviraux restent efficaces ». Ce programme a été initié par le Dr Jacques Leibowitch, figure de la lutte contre le VIH/sida. Il a été l’instigateur, en France, de la trithérapie qui, en 1996, a transformé une pathologie mortelle en affection chronique.

Des patients suivis par le Dr Leibowitch et ses confrères à l’hôpital Raymond Poincaré sont ainsi passés de sept à cinq jours de traitement par semaine, puis à quatre. Leur charge virale est restée malgré cela en dessous du niveau de détection. Ces résultats portant sur 48 patients ont été jugés suffisamment robustes par la communauté scientifique internationale pour qu’ils soient publiés en 2010 dans la revue scientifique Faseb Journal. La même expérimentation a donné lieu à une seconde publication en 2015, avec un plus grand nombre de patients (94, précisément) et davantage d’années de recul.

Cette année-là, la direction de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’Université Versailles Saint-Quentin, les deux employeurs du Dr Leibowitch, ont investi conjointement dans le dépôt de deux brevets à l’international, l’un pour les trithérapies dites « d’entretien » à quatre jours par semaine et moins, et l’autre pour l’usage à cet effet de quadrithérapies innovantes. (suite…)

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Alerte hépatite A !

L’Institut national de Veille Sanitaire (InVS) a récemment alerté les professionnels de santé de la recrudescence de cas d’hépatite A à Paris. Ces cas concernent des hommes âgés de 34 à 48 ans, qui ne présenteraient pas les facteurs de risque habituels de cette maladie (à savoir, notamment, séjour dans des pays d’endémie d’hépatite A, fréquentation de collectivités d’enfants, consommation de fruits de mer…). L’InVS évoque la possibilité de contaminations touchant préférentiellement des hommes ayant des rapports homosexuels.

Mode de transmission de l’hépatite A

L’hépatite A est une maladie due à un virus, le VHA, qui se transmet principalement par voie orofécale : pour que le virus passe d’une personne à une autre, il faut qu’il y ait un contact entre les selles d’une personne atteinte par le virus et la bouche d’une autre personne. Le plus souvent, la contamination se fait par l’ingestion d’eau et / ou d’aliments contaminés.

Les mesures de prévention de la transmission du VHA sont simples :

– lavage des mains systématique (avec les produits habituels : savon et eau, séchage avec une serviette que l’on ne partage pas ou jetable) après avoir été aux toilettes, avant tout repas ou préparation de repas et avant toute manipulation d’aliments ;

– lors des rapports sexuels : la contamination peut se faire à l’occasion de tout contact direct ou indirect bouche – anus. Il convient donc de prendre certaines précautions : utilisation de préservatifs distincts pour la fellation et la pénétration, utilisation d’un carré de latex (ou d’un préservatif découpé) pour « faire écran » entre la bouche et l’anus ou la marge anale (lors des anulingus ou « rimming »), lavage des mains et des parties ano-génitales en contact avec la bouche.

A noter : ces mesures de prévention lors des rapports sexuels concernent de la même manière les personnes, hommes ou femmes, ayant des rapports homosexuels ou hétérosexuels.

Pour rappel, lors des rapports sexuels avec fellation et / ou pénétration, le port du préservatif est LE moyen recommandé pour éviter la transmission du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles (IST). 

Précision : l’hépatite A n’est pas une IST, mais cette maladie peut cependant se transmettre à l’occasion de rapports sexuels.
Il existe une faible transmission par voie intraveineuse (usage de drogues par voie intraveineuse avec partage de matériel ou piqûre accidentelle par une aiguille contaminée).

L’hépatite A : une maladie grave ? 
Lorsqu’on est infecté par le virus de l’hépatite A, on ne le sait pas tout de suite et parfois même, on ne le sait jamais. Chez une majorité de personnes, l’infection passe en effet inaperçue, il n’y a pas de symptômes. Chez près de 10 % des personnes contaminées, la maladie se manifeste après quelques semaines (15 à 45 jours en moyenne) par des signes pénibles à vivre qui peuvent durer plusieurs semaines : fatigue prononcée, jaunissement de la peau et du blanc des yeux (ictère), nausées, perte d’appétit, vomissements, diarrhées ou constipation, fièvre, maux de tête, maux de ventre, démangeaisons… Dans ce cas, le traitement est symptomatique. La guérison intervient spontanément après quelques semaines. Attention, la personne guérie reste contaminante pendant environ 15 jours après la fin de la maladie.
Chez une minorité de personnes (1 / 10 000 selon les estimations) malheureusement, l’infection peut avoir une évolution plus grave. Ces personnes vont développer une hépatite dite fulminante (destruction du foie) qui ne guérit pas spontanément et dont le seul traitement est la transplantation hépatique (greffe du foie) en urgence.
A noter : depuis 2006, l’hépatite A est une maladie qui doit faire l’objet d’une déclaration obligatoire aux autorités de santé (surveillance épidémiologique).

Et le vaccin ?
Un vaccin contre l’hépatite A existe : une injection initiale suivie d’une seconde injection (6 mois à 5 ans plus tard), confèrent une protection contre la maladie. Celle-ci est déjà effective dès le 20e jour suivant la première injection.
Le vaccin coûte environ 45 à 50 euros en pharmacie ; il peut être délivré sur ordonnance médicale mais n’est malheureusement pas remboursé par la Sécurité sociale malgré les revendications du Collectif Hépatites Virales (CHV) dont Arcat fait partie.
A ce jour, la réalisation du vaccin contre l’hépatite A est recommandée :
– chez les personnes atteintes d’une autre hépatite (B ou C), après contrôle sérologique (on vérifie que la personne n’est pas déjà immunisée) ou d’une autre maladie chronique atteignant le foie ;
– chez les personnes atteintes par le VIH ;
– chez les usagers de drogues par voie veineuse ;
– chez les homosexuels masculins ;
– chez les personnes non immunisées amenées à voyager dans des pays d’endémie d’hépatite A ;
– Chez les personnes vivant dans des conditions précaires (exemple : gens du voyage) ;
– chez les personnes travaillant dans des collectivités accueillant des jeunes enfants (crèches…) ou exposées professionnellement (personnes travaillant dans le traitement des eaux usées…).

Il peut être utile de rechercher une immunisation pré-existante (anticorps de type IgG) contre le VHA chez des personnes souhaitant se faire vacciner contre l’hépatite A, afin d’éviter une vaccination inutile. Cela concerne particulièrement les personnes ayant beaucoup voyagé dans des pays d’endémie ou en étant originaire, ou les personnes ayant déjà présenté des signes d’une infection qui aurait guéri spontanément (jaunissement de la peau ou ictère).
Que faire en cas de signes d’hépatite A ? 
En cas de jaunissement de la peau, ou en cas de fièvre, de fatigue persistante et de maux de ventre (les manifestations de l’hépatite A peuvent être variables d’une personne à une autre), il faut consulter votre médecin. Si vous pensez avoir pu être exposé au virus de l’hépatite A, le médecin pourra rechercher la présence d’anticorps dirigés contre ce virus (de type IgM) dans votre sang (examen sur prise de sang). Il pourra également rechercher des signes de « souffrance » du foie (augmentation des transaminases, de la bilirubine), vous proposer un traitement symptomatique (suivant les troubles et les besoins : anti-douleur, anti-vomitif, anti-diarrhéique, médicament contre la fièvre, compléments alimentaires et/ ou vitaminiques…) et vous indiquer des mesures de prévention afin d’éviter la contamination de votre entourage.


http://www.arcat-sante.org/a/actus/918/Alerte_hepatite_A

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