Alerte hépatite A !

L’Institut national de Veille Sanitaire (InVS) a récemment alerté les professionnels de santé de la recrudescence de cas d’hépatite A à Paris. Ces cas concernent des hommes âgés de 34 à 48 ans, qui ne présenteraient pas les facteurs de risque habituels de cette maladie (à savoir, notamment, séjour dans des pays d’endémie d’hépatite A, fréquentation de collectivités d’enfants, consommation de fruits de mer…). L’InVS évoque la possibilité de contaminations touchant préférentiellement des hommes ayant des rapports homosexuels.

Mode de transmission de l’hépatite A

L’hépatite A est une maladie due à un virus, le VHA, qui se transmet principalement par voie orofécale : pour que le virus passe d’une personne à une autre, il faut qu’il y ait un contact entre les selles d’une personne atteinte par le virus et la bouche d’une autre personne. Le plus souvent, la contamination se fait par l’ingestion d’eau et / ou d’aliments contaminés.

Les mesures de prévention de la transmission du VHA sont simples :

– lavage des mains systématique (avec les produits habituels : savon et eau, séchage avec une serviette que l’on ne partage pas ou jetable) après avoir été aux toilettes, avant tout repas ou préparation de repas et avant toute manipulation d’aliments ;

– lors des rapports sexuels : la contamination peut se faire à l’occasion de tout contact direct ou indirect bouche – anus. Il convient donc de prendre certaines précautions : utilisation de préservatifs distincts pour la fellation et la pénétration, utilisation d’un carré de latex (ou d’un préservatif découpé) pour « faire écran » entre la bouche et l’anus ou la marge anale (lors des anulingus ou « rimming »), lavage des mains et des parties ano-génitales en contact avec la bouche.

A noter : ces mesures de prévention lors des rapports sexuels concernent de la même manière les personnes, hommes ou femmes, ayant des rapports homosexuels ou hétérosexuels.

Pour rappel, lors des rapports sexuels avec fellation et / ou pénétration, le port du préservatif est LE moyen recommandé pour éviter la transmission du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles (IST). 

Précision : l’hépatite A n’est pas une IST, mais cette maladie peut cependant se transmettre à l’occasion de rapports sexuels.
Il existe une faible transmission par voie intraveineuse (usage de drogues par voie intraveineuse avec partage de matériel ou piqûre accidentelle par une aiguille contaminée).

L’hépatite A : une maladie grave ? 
Lorsqu’on est infecté par le virus de l’hépatite A, on ne le sait pas tout de suite et parfois même, on ne le sait jamais. Chez une majorité de personnes, l’infection passe en effet inaperçue, il n’y a pas de symptômes. Chez près de 10 % des personnes contaminées, la maladie se manifeste après quelques semaines (15 à 45 jours en moyenne) par des signes pénibles à vivre qui peuvent durer plusieurs semaines : fatigue prononcée, jaunissement de la peau et du blanc des yeux (ictère), nausées, perte d’appétit, vomissements, diarrhées ou constipation, fièvre, maux de tête, maux de ventre, démangeaisons… Dans ce cas, le traitement est symptomatique. La guérison intervient spontanément après quelques semaines. Attention, la personne guérie reste contaminante pendant environ 15 jours après la fin de la maladie.
Chez une minorité de personnes (1 / 10 000 selon les estimations) malheureusement, l’infection peut avoir une évolution plus grave. Ces personnes vont développer une hépatite dite fulminante (destruction du foie) qui ne guérit pas spontanément et dont le seul traitement est la transplantation hépatique (greffe du foie) en urgence.
A noter : depuis 2006, l’hépatite A est une maladie qui doit faire l’objet d’une déclaration obligatoire aux autorités de santé (surveillance épidémiologique).

Et le vaccin ?
Un vaccin contre l’hépatite A existe : une injection initiale suivie d’une seconde injection (6 mois à 5 ans plus tard), confèrent une protection contre la maladie. Celle-ci est déjà effective dès le 20e jour suivant la première injection.
Le vaccin coûte environ 45 à 50 euros en pharmacie ; il peut être délivré sur ordonnance médicale mais n’est malheureusement pas remboursé par la Sécurité sociale malgré les revendications du Collectif Hépatites Virales (CHV) dont Arcat fait partie.
A ce jour, la réalisation du vaccin contre l’hépatite A est recommandée :
– chez les personnes atteintes d’une autre hépatite (B ou C), après contrôle sérologique (on vérifie que la personne n’est pas déjà immunisée) ou d’une autre maladie chronique atteignant le foie ;
– chez les personnes atteintes par le VIH ;
– chez les usagers de drogues par voie veineuse ;
– chez les homosexuels masculins ;
– chez les personnes non immunisées amenées à voyager dans des pays d’endémie d’hépatite A ;
– Chez les personnes vivant dans des conditions précaires (exemple : gens du voyage) ;
– chez les personnes travaillant dans des collectivités accueillant des jeunes enfants (crèches…) ou exposées professionnellement (personnes travaillant dans le traitement des eaux usées…).

Il peut être utile de rechercher une immunisation pré-existante (anticorps de type IgG) contre le VHA chez des personnes souhaitant se faire vacciner contre l’hépatite A, afin d’éviter une vaccination inutile. Cela concerne particulièrement les personnes ayant beaucoup voyagé dans des pays d’endémie ou en étant originaire, ou les personnes ayant déjà présenté des signes d’une infection qui aurait guéri spontanément (jaunissement de la peau ou ictère).
Que faire en cas de signes d’hépatite A ? 
En cas de jaunissement de la peau, ou en cas de fièvre, de fatigue persistante et de maux de ventre (les manifestations de l’hépatite A peuvent être variables d’une personne à une autre), il faut consulter votre médecin. Si vous pensez avoir pu être exposé au virus de l’hépatite A, le médecin pourra rechercher la présence d’anticorps dirigés contre ce virus (de type IgM) dans votre sang (examen sur prise de sang). Il pourra également rechercher des signes de « souffrance » du foie (augmentation des transaminases, de la bilirubine), vous proposer un traitement symptomatique (suivant les troubles et les besoins : anti-douleur, anti-vomitif, anti-diarrhéique, médicament contre la fièvre, compléments alimentaires et/ ou vitaminiques…) et vous indiquer des mesures de prévention afin d’éviter la contamination de votre entourage.


http://www.arcat-sante.org/a/actus/918/Alerte_hepatite_A

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120 battements par minutes : sortie en salle le 23 Août 2017

 

Réalisé par Robin Campillo avec Arnaud Valois (Nathan) , Nahuel Pérez Biscayart (Sean) , Adèle Haenel (Sophie) … Voir la distribution

Synopsis

Début des années 90. Alors que le sida tue depuis près de dix ans,  multiples militants d’Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l’indifférence générale. Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean qui consume ses dernières forces dans l’action…

Critique du 22/08/2017 : par Louis Guichard

Attention, ne pas réduire le Grand Prix du dernier Festival de Cannes à sa réputation de film qui fait pleurer des salles entières. Au-delà de ce pouvoir indéniable, d’autres dimensions font la force du troisième long métrage de Robin Campillo. Il y a, d’abord, cette approche directe qui s’exprime dès la première scène, au début des années 1990. « Bienvenue à Act Up, créé en 1989 sur le modèle d’Act Up New York. Ce n’est pas une association de soutien aux malades, mais un groupe d’activistes qui vise à défendre les droits de toutes les personnes touchées par le sida. » Voilà le discours d’accueil d’un militant, destiné aux nouveaux venus avant la réunion hebdomadaire. Dire les choses, c’est le point commun de tous les personnages, qui débattent ou s’affrontent sur les actions à mener en ce temps où l’on meurt du sida dans l’indifférence — des pouvoirs publics, des laboratoires, de la société. Certains participants sont déjà malades, d’autres séronégatifs. Il y a des homos et des hétéros, femmes et hommes, des hémophiles contaminés, des mères de séropositifs. Le sentiment d’urgence n’empêche pas l’humour — cinglant —, l’autodérision, les inimitiés et les désaccords majeurs. Avec ce percutant théâtre de la parole, 120 Battements par minute réussit d’emblée sur un terrain réputé aride (la discussion politique filmée), où seuls les documentaristes, en général, se risquent.

Loin, aussi, du consensus lacrymal dont la rumeur enrobe le film depuis des mois, la subversion est là : Robin Campillo resserre l’action autour de jeunes gays qui placent la sexualité au-dessus de tout. Ils conjuguent le verbe baiser à tous les temps, et ne se contentent pas de le dire. C’est une génération qui a commencé sa vie d’adulte sans pouvoir profiter des acquis récents de la libération des mœurs, à cause de la hantise du sida, mais qui refuse de renoncer au plaisir. Jusque dans une chambre d’hôpital. Le cinéaste endosse résolument leur point de vue, qui est loin d’aller de soi dans le monde d’aujourd’hui, ressaisi par l’ordre moral.

Thibault, leader du mouvement (inspiré par le vrai cofondateur d’Act Up Didier Lestrade), est un orateur-né, qui arrondit les angles et exaspère Sean, séropositif comme lui, mais profondément révolté, androgyne et histrionique — et de plus en plus fragilisé par la maladie. Nathan (double possible de Robin Campillo à l’époque), arrivé depuis peu dans l’association, épargné par le virus, tombe amoureux de Sean et entame une histoire avec lui. Les trois interprètes sont époustouflants, chacun dans leur registre : le disert Antoine Reinartz, le fiévreux Nahuel Pérez Biscayart (révélé par Au fond des bois, de Benoit Jacquot) et le doux Arnaud Valois. Ce triangle se détache d’un groupe de personnages tous marquants et attachants, dont la pasionaria jouée par Adèle Haenel.

Le film impressionne par la fluidité de sa montée en puissance, la sophistication discrète de sa structure. La reconstitution des années Act Up (actions spectaculaires comprises), qui semble déjà un film en soi, laisse peu à peu éclore l’histoire intimiste — l’amour tragique entre Sean et Nathan. La fresque documentée, sans passer au second plan, y gagne une extrême intensité romanesque, proche d’Angels in America, la pièce (et série) américaine de référence sur le sida. Robin Campillo sait ralentir le rythme, éterniser les premières étreintes et les récits biographiques des personnages, tout en gardant le fil de l’engagement collectif. Il sait aussi insérer dans sa mise en scène réaliste des images mentales (la Seine devenue rouge sang) et des télescopages historiques : au stade terminal, à l’agonie, un étudiant se souvient d’un texte sur la Commune tandis qu’à l’image le groupe d’activistes manifeste dans Paris. Comme une lignée séculaire de l’insurrection. Un mémorial en miroir.

Jusque dans le magnifique dernier acte, celui des adieux, il y a mieux que de la justesse. L’énigme de l’ange gardien Nathan, par exemple, personnage sain et sauf qui semble ne vouloir aimer et désirer que des garçons séropositifs. Le ton du film dans les parages de la mort surprend aussi, si peu solennel. Des gestes concrets, domestiques, logistiques. Des décisions collectives, en famille, entre amis, entre militants. Aucune grandiloquence, car le sida n’est pas un destin, mais un accident — comme un monologue ironique de Sean l’a rappelé. Dans les ultimes scènes, il s’agit avant tout de donner au plus vite une utilité, une résonance à la disparition absurde d’un jeune homme. Et la fidélité à celui qui ne voulait pas mourir consiste à revivre et aimer aussitôt, sans délai de décence, ni aucun scrupule, bien au contraire. En recevant son prix à Cannes, Robin Campillo l’a d’ailleurs dédié non pas seulement aux morts de cette époque, mais aussi à tous ceux qui ont survécu.
source : http://www.telerama.fr/cinema/films/120-battements-par-minute,518013,critique.phpe:

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